Je cours le marathon de l’anniversaire. Psychanalyse #1 le regard des autres

J-11 Coeur est né le 24 novembre 2014.

Avertissement : passe ton chemin si tu n’aimes pas les simagrées 😀

En devenant parent, tu ne fais jamais que revivre ta propre histoire.

Mais c’est quoi un anniversaire à 4 ans ? Certainement pas de quoi en faire un plat ou un billet sur ton blog !

Bein si. Justement. Cette année, je ressens le besoin de t’en parler. C’est une course folle, c’est beaucoup de pression, c’est vraiment stressant. J’ai l’impression d’être sur la ligne de départ et que la course va être soutenue et loooooongue. Et pourtant, j’ai le sentiment que je vais manquer de temps.

Euuuuh mais le décroissance, la simplicité volontaire et tout ça ?? C’est pas juste un peu le contraire : lâcher prise, se détacher du matériel … ??

Bein si. Justement, je veux limiter les cadeaux matériels mais je ne veux pas qu’il soit déçu. Je ne veux pas que les choix que je pose aujourd’hui pour lui, lui donne le sentiment d’être lésé par rapport à ses copains.

Je ne veux pas lui refuser « sa fête ». Depuis la rentrée de septembre, il ne se passe pas 3 jours sans qu’il demande son âge et son anniversaire. C’est important pour lui.

Etant le plus petit et le plus jeune de sa classe, il attend avec impatience de grandir. « C’est quand comme ça ? » demande-t-il en montrant 4 avec ses doigts. Et je peux lui chanter ce que je veux :

• les anniversaires, c’est chacun son tour, le tien viendra ;
• sois confiant, tu vas encore beaucoup grandir. Un petit peu à le fois ;
• maintenant que tu es plus grand, tu dois faire ceci ou cela toi-même, c’est ça aussi grandir ;
• …

Mais depuis le 1er novembre, c’est dix fois par jours qu’il me demande « combien attendre encore pour 4 ? » Et dire qu’en janvier tes copains classe vont commencer à fêter leurs 5 ans …

Cette envie de grandir, si pressante, est-elle une envie de grandir tout simplement ou d’être comme les autres ou d’être dans la compétition ? Je suis plus grand, je suis plus vieux, je suis plus fort ! Tout ce que je déteste.

J’ai vraiment beaucoup souffert enfant et adulte de cette comparaison, cette évaluation. Toujours moins ceci, trop cela … A l’heure actuelle, je ne peux pas d’ailleurs pas prétendre que les blessures sont cicatrisées mais je sais maintenant que je ne veux plus de ce rapport au monde et je m’arrange pour fuir les personnes jugeantes et côtoyer un maximum de personnes bienveillantes, soutenantes. Et tu sais quoi ? Ca va beaucoup mieux !!

Alors, oui, je me mets beaucoup de pression cette année pour que son anniversaire soit exceptionnel parce qu’au delà du rapport aux autres, je veux faire, de ce moment si important pour lui, un passage magique ! Et la seule magie que je puisse pratiquée est celle de l’Amour.

Mais peut-être que je me trompe. Peut-être que je devrais banaliser cette question. Elle diminuerait alors certainement en importance pour Coeur aussi.

Questions ridicules au regard des yéménites meurent de la famine, des personnes qui devront encore dormir dans la rue ce soir, à côté de chez moi …

 Le regards des autres.

Quelle horreur ça a été pour moi et parfois encore … j’aurais tellement aimé qu’il soit bienveillant, soutenant (désolée je me répète).

C’est sans doute pour cela que je tiens particulèrement à élever mon fils dans la bienveillance envers lui-même et autrui, que je fais ce que je peux pour qu’il ai confiance en lui. Pour que le regards des autres ne soit pas si lourd à porter pour lui que pour moi.

Mais alors, quand je veux tellement lui offrir cet anniversaire de rêves … je le fais pour lui ? Ou je le fais, pour moi, en espérant effacer la souffrance différence qui l’ennuie en ce moment : avoir 3 ans.

Le poids de ton propre vécu te rattrape quand tu t’y attends le moins. Par exemple, quand tu t’apprêtes à écrire un article sur les 4 ans de ton fils et que quand tu l’écris, tu te rends compte que c’est « autre chose » qui sort. Une auto-analyse. Alors tu changes le titre de ton article puis tu hésites à balancer tes faiblesses sur la toile. Certains seront touchés mais d’autres en riront. Est-ce vraiment nécessaire de donner de l’eau à leur moulin ?

Et finalement, tu te dis que ce que tu viens d’écrire est en fait une libération. Tu viens de comprendre ton stress et donc tu peux maintenant l’accepter, lui laisser la place dont il a besoin pour qu’il puisse après s’en aller quand il aura pleinement joué son rôle. On dit que l’écriture libère. Je viens d’en vivre l’expérience.

Je suis bien.

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Note : Pour égayer cet article j’ai choisi de te glisser des photos des trois premiers anniversaires de Coeur.